Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/440

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servation du prêtre, du lévite, de l’israélite, mais simplement de l’homme ; cela prouve précisément que tout homme qui s’occupe de la Thorah doit être comme un Grand-Prêtre à tes yeux[1]. »

Et une fois sur cette voie, les Rabbins continuent : « Il est écrit ailleurs : C’est là, Seigneur, Dieu, la Thorah de l’homme[2]. Pourquoi n’est-il pas dit la Thorah du prêtre, du lévite, de l’israélite ? C’est que le bénéfice des principes du Pentateuque doit s’étendre à tout homme, n’importe sa terre natale, sa foi religieuse. » Et les Rabbins ajoutent avec une vivacité libérale qui mérite vraiment d’être soulignée : « N’est-il pas aussi écrit : Portes, ouvrez-vous et laissez passer la nation juste qui garde la foi[3] ! » Ce n’est pas non plus de prêtres, de lévites et d’israélites qu’il est question ici. Isaïe, le grand prophète, celui qu’on peut appeler le prophète des nations, tient la porte de la gloire ouverte à tous les peuples, n’importe la frontière qui les enferme, n’importe le fleuve qui limite leur territoire. »

Et David, terminent les Rabbins, David a-t-il été moins large, moins libéral que ne l’est Isaïe ? que dit-il ? « Voici la porte du Seigneur ; que les justes entrent[4] ! » Vous remarquez ! les justes ! tous les justes sans différence de culte, de rang ni de nationalité. Il dit encore : « Que les justes célèbrent l’Éternel[5] ! Non pas seulement les justes d’entre les prêtres, les lévites et les israélites, mais tous les hommes justes quels qu’ils puissent être, de même que c’est à tous les hommes droits, comme David s’exprime encore[6], que reviennent les louanges bien méritées[7]. »

  1. Ialkout Midrasch, édit. Cracovie, ch. DCLXXXVIII.
  2. Sam., II, ch. VII, v. 17.
  3. Isaïe, ch. XXVI, v. 2.
  4. Psaumes, ch. CXVIII, v. 2.
  5. Psaumes, ch. XXXIII, v. 1.
  6. Psaumes, ch. XXXIII.
  7. Ialkout Midrasch, ch. DCLXLI.