Page:Simon Levy - Moïse, Jésus et Mahomet, Maisonneuve, 1887.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poids et d’autorité : « Les idoles à qui vous offrez de l’encens, s’écrie-t-il, ne peuvent vous secourir ; elles ne sauraient se secourir elles-mêmes. Vous voyez leurs yeux tournés vers vous, mais elles ne vous aperçoivent pas. Dieu seul est un ; il est éternel ; il n’a point enfanté ; il n’a point d’égal. Il est seul vivant ; le sommeil n’approche pas de lui. Il sait ce qui était avant le monde, et ce qui sera après. Les hommes ne connaissent de sa majesté suprême que ce qu’il veut bien leur apprendre ; son trône sublime embrasse le ciel et la terre ; il les conserve sans effort. Il est le Dieu Grand, le Dieu Très Haut[1]. »

Qui ne voit que ces pensées ne sont que la reproduction des vérités bibliques dont elles ont même emprunté la forme en passant dans le Coran ?

Et maintenant, nous le demandons encore, qu’est-ce que le Judaïsme pourrait envier aux deux religions qui se partagent aujourd’hui les cœurs de la moitié du genre humain ? Toutes deux ne rendent-elles pas hommage à ses dogines fondamentaux, au nombre desquels nous avons le droit de ranger l’unité et l’immatérialité du Créateur ? Elles les ont adoptés pour en faire les assises de leur propre édifice et, comme la religion juive, elles annoncent au monde ce Dieu un et immatériel, dont le peuple israélite est habitué, depuis plus de trente siècles, à publier la gloire, à célébrer les merveilles. Seulement le Christianisme, tout en reconnaissant implicitement l’Unité de Dieu, n’est pas arrivé encore à en proclamer toute la vérité à la face du monde. Nous avons dit ce qui l’y mènera inévitablement. En attendant, le Judaïsme reste à ses côtés, vivace comme au premier jour, le suivant partout pour lui rappeler en quoi il a altéré la pure doctrine du Sinaï.

  1. Voyez Coran, chap. VII, chap. XVI, chap. CXII, chap. II.