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COMMERCE DU COTON EN ÉGYPTE.


Un court voyage en Égypte et une visite à quelques-uns de ses marchés à coton de l'intérieur ont mis l'auteur à même de recueillir, sur son commerce, des renseignements utiles, qui pourront présenter quelque intérêt à la suite des lettres de l'Inde.

On ne peut, en voyageant dans la basse Égypte, éviter d'être frappé de la fertilité extraordinaire du pays ; les champs sont couverts de riches récoltes en grain ; là où l'on peut avoir de l'eau, le sol est d'une fertilité inépuisable, et la terre produit souvent deux et même trois récoltes par an.

En jetant un coup d’œil sur la campagne, on voit que le terrain est admirablement propre à la culture du coton. Le cotonnier est grand et croit avec exubérance ; quand il a assez d'eau, il arrive à la hauteur d'un homme ; il est chargé de coques, il est incomparablement plus beau que le cotonnier faible et rabougri, si commun dans l'Inde.

Le système de culture en Égypte est le contraire de celui généralement appliqué dans l'Inde. Là, la nature fournit l'eau par les pluies abondantes de la mousson ; mais, dans ce pays, il ne pleut presque jamais, et l'on n'obtient des récoltes que par l'irrigation. Dans la haute Égypte, où la vallée du Nil est fort étroite, l'irrigation se fait principalement par le débordement du fleuve; mais dans la basse Égypte, autrement appelée le Delta du Nil, et qui comprend les deux tiers de la terre cultivable du pays, l'irrigation est artificielle. Cette province est traversée par un réseau de canaux partant des principales branches du Nil, et le long de ces canaux comme sur les bords des branches du fleuve, car il gagne la mer par plusieurs bras, sont établies, en nombre immense, des roues hydrauliques pour élever ou pomper l'eau