Aller au contenu

Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des salaires convenables au gouverneur, aux juges et à quelques autres officiers de police, et pour entretenir un petit nombre d’ouvrages publics de la première utilité. La dépense de l’établissement civil de Massachusets, avant le commencement des derniers troubles, ne montait pour l’ordinaire qu’à environ 18,000 livres sterling par année ; celle de New-Hampshire et de Rhode-Island, à 3,500 livres pour chacun ; celle de Connecticut, à 4,000 livres ; celle de New-York et de la Pensylvanie, à 4,500 livres pour chacun ; celle de New-jersey, à 1,200 livres ; celle de la Virginie et de la Caroline du Sud, à 8,000 livres pour chacune. La dépense de l’établissement civil de la Nouvelle-Écosse et de la Géorgie est en partie couverte par une concession annuelle du parlement ; mais la Nouvelle-Écosse paye seulement environ 7,000 lires par an pour les dépenses publiques de la colonie, et la Géorgie environ 2,500 livres. En un mot, tous les différents établissements civils de l’Amérique septentrionale, à l’exception de ceux du Maryland et de la Caroline du Nord, dont on n’a pu se procurer aucun état exact, ne coûtaient pas aux habitants, avant le commencement des troubles actuels, au-delà de 64,700 livres par année ; exemple à jamais mémorable du peu de frais qu’exigent trois millions d’hommes pour être, non-seulement gouvernés, mais bien gouvernés. Il est vrai que la partie la plus importante des dépenses d’un gouvernement, celles de défense et de protection, ont été constamment défrayées par la mère patrie. Et puis, le cérémonial du gouvernement civil dans les colonies, pour la réception d’un gouverneur, pour l’ouverture d’une nouvelle assemblée, etc., quoique rempli avec la décence convenable, n’est accompagné d’aucun étalage ou pompe dispendieuse. Leur gouvernement ecclésiastique est réglé sur un plan également économique. Les dîmes sont une chose inconnue chez eux, et leur clergé, qui est loin d’être nombreux, est entretenu, ou par de modiques appointements, ou par les contributions volontaires du peuple. Les puissances d’Espagne et de Portugal, au contraire, fournissent à une partie de leur propre entretien par des taxes levées sur leurs colonies. La France, à la vérité, n’a jamais retiré aucun revenu considérable de ses colonies, les impôts qu’elle y lève étant, en général, dépensés pour elles. Mais le gouvernement colonial de ces trois nations est monté sur un pied beaucoup plus dispendieux, et est accompagné d’un cérémonial bien plus coûteux. La réception d’un nouveau vice-roi du Pérou, par exemple, a souvent absorbé des sommes énormes. Des cérémonies aussi coûteuses, non-seulement sont une taxe