Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/299

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rait pas 18 pence l’aune), on supprima même ce faible droit sur l’importation des fils écrus. Cependant, dans les différentes opérations nécessaires à la préparation du fil de tisserand, il y a beaucoup plus de travail employé que dans les opérations à faire ensuite pour mettre ce fil en œuvre de toile. Sans parler du travail de ceux qui font croître le lin et de ceux qui le sérancent, il faut au moins trois ou quatre fileuses pour tenir un tisserand constamment occupé, et dans la totalité du travail nécessaire à la fabrication de la toile, les quatre cinquièmes tout au moins sont pour la préparation du fil. Mais c’est que notre filature se fait par de pauvres gens, ordinairement par des femmes qui vivent dispersées dans les divers endroits du pays et qui n’ont ni appui ni protection. Ce n’est pas sur la vente de l’ouvrage de celles-ci, mais c’est sur la vente de l’ouvrage complet sortant des mains des tisserands que nos gros maîtres manufacturiers font leurs profits. Comme c’est leur intérêt de vendre l’ouvrage fait le plus cher qu’ils peuvent, c’est pareillement leur intérêt d’en acheter la matière première au meilleur marché possible. En surprenant à la législature des primes