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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/314

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marchandises suivantes : l’alun, le plomb, la mine de plomb, l’étain, le cuir tanné, la couperose, les charbons, les cardes à carder la laine, les étoffes de laines en blanc, la calamine, les peaux de toute espèce, la colle-forte, le poil ou laine de lapin, le poil de lièvre, les crins de toute espèce, les chevaux et la litharge de plomb. À l’exception des chevaux, toutes ces marchandises sont, ou des matières premières de manufacture, ou des ouvrages incomplets de main-d’œuvre qu’on peut considérer comme matière première pour d’autres manufactures, ou enfin ce sont des instruments d’industrie. Ce statut les laisse assujetties à tous les anciens droits qui peuvent avoir été établis sur elles par l’ancien subside[1] et 1 pour 100 en sus[2].

Par le même statut, un grand nombre de drogues étrangères propres à la teinture sont exemptées de tous droits à l’importation. Chacune d’elles cependant est ensuite assujettie à un certain droit, très-peu lourd à la vérité, à l’exportation. Il paraît que nos teinturiers, tout en trouvant leur intérêt à encourager l’importation de ces drogues par une exemption de tous droits, ont aussi imaginé qu’il était pareillement de leur intérêt d’en décourager l’exportation par quelque petit droit. Pourtant, il est extrêmement probable que la cupidité qui a suggéré ce beau trait d’habileté mercantile a manqué son but. Elle a averti nécessairement ceux qui importent de mettre plus d’attention qu’ils n’en auraient peut-être mis sans cela, à ce que leur importation n’excédât point ce qui était nécessaire pour les besoins du marché intérieur. Vraisemblablement, ce marché a dû en être par là moins bien approvisionné en tout temps ; ces marchandises ont dû vraisemblablement y être en tout temps un peu plus chères qu’elles ne l’eussent été si l’exportation eût été rendue aussi libre que l’importation.

Par ce dernier statut, la gomme du Sénégal, ou gomme arabique, étant comprise dans la liste des drogues pour la teinture, pouvait être importée franche de droits. Ces gommes, à la vérité, étaient assujetties à un léger droit de pondage montant à 3 deniers par quintal sur leur réexportation. La France jouissait à cette époque d’un commerce exclusif dans le pays le plus productif de ces sortes de drogues, celui qui est dans le voisinage du Sénégal, et l’on ne pouvait pas aisément

  1. Voy. liv. V, ch. ii.
  2. Les droits sur ces articles ont été ou entièrement abolis ou considérablement modifiés par des actes récents. Mac Culloch.