Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

année de Georges III, chap. x, modéra ce droit sur l’exportation à 5 schellings par quintal.

Dans le Livre des tarifs, selon l’évaluation duquel se percevait l’ancien subside, les peaux de castor étaient évaluées à 6 schellings 8 deniers la pièce, et les différents subsides et impôts qui, avant 1722, avaient été établis sur leur importation, s’élevaient au cinquième de l’évaluation du tarif ou à 16 deniers sur chaque peau ; tous ces droits étaient rendus en cas d’exportation, excepté moitié de l’ancien subside, laquelle montait seulement à 2 deniers. Ce droit sur l’importation d’une matière première de manufacture aussi importante a été jugé trop fort, et en 1722 l’évaluation du tarif fut modérée à 2 schellings 6 deniers, et de celui-ci moitié seulement fut restituable lors de l’exportation. Les mêmes succès militaires mirent sous la domination de la Grande-Bretagne le pays le plus productif en castors, et les peaux de castor étant comprises dans les marchandises énumérées, leur exportation de l’Amérique fut, par conséquent, bornée au marché de la Grande-Bretagne. Nos manufacturiers ne tardèrent pas à s’apercevoir de l’avantage qu’ils pouvaient tirer de cette circonstance, et en 1764 le droit sur l’importation des peaux de castor fut réduit à un denier, mais le droit sur l’exportation fut porté à 7 deniers par chaque peau, sans aucune restitution du droit payé à l’importation. Par la même loi, on établit un droit de 18 deniers par livre sur l’exportation du poil de castor, sans rien changer au droit sur l’importation de cette marchandise, fixé alors sur le pied d’environ 4 à 5 deniers par livre, quand l’importation était faite par des sujets et par des bâtiments de la Grande-Bretagne[1].

Les charbons de terre peuvent être regardés comme matière première de manufacture et comme instrument d’industrie ; aussi a-t-on chargé leur exportation de droits très-forts, s’élevant actuellement (1783) à plus de 5 schellings le tonneau, ou à plus de 15 schellings le chaldron[2], mesure de New-Castle ; ce qui, le plus souvent, est plus

  1. Le droit actuel (1838) à l’importation du poil de castor écru est d’un schelling 7 pence par livre, et s’il est rasé et peigné, de 4 schellings 9 pence par livre.
    Mac Culloch.
  2. Mesure usitée pour le charbon de terre seulement, et qui contient trente-six boisseaux combles.