Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

proposition quelque chose qui eût l’air d’un argument, il fallait qu’ils s’exprimassent comme ils l’ont fait, et encore cet argument, dans la supposition que les choses fussent, dans le fait, telles qu’ils les supposent, se trouve n’être nullement concluant.

Quatrièmement, les fermiers et ouvriers de la campagne ne peuvent, non plus que les artisans, manufacturiers et marchands, augmenter le revenu réel de la société, le produit annuel de ses terres et de son travail, autrement que par leurs économies personnelles. Le produit annuel des terres et du travail d’une société ne peut recevoir d’augmentation que de deux manières : ou bien, premièrement, par un perfectionnement survenu dans les facultés productives du travail utile actuellement en activité dans cette société, ou bien, secondement, par une augmentation survenue dans la quantité de ce travail.

Pour qu’il survienne quelque perfectionnement ou accroissement de puissance dans les facultés productives du travail utile, il faut ou que l’habileté de l’ouvrier se perfectionne, ou que l’on perfectionne les machines avec lesquelles il travaille. Or, comme le travail des artisans et manufacturiers est susceptible de plus de subdivisions que celui des fermiers ou ouvriers de la campagne, et que la tâche de chaque ouvrier y est réduite à une plus grande simplicité d’opérations que celle des autres, il est, par cette raison, pareillement susceptible d’acquérir l’un et l’autre de ces deux genres de perfectionnement dans un degré bien plus