Aller au contenu

Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En 1724, cette compagnie avait entrepris la pêche de la baleine ; à la vérité, elle n’avait sur cet article aucun monopole ; mais tant qu’elle continua cette entreprise, il ne paraît pas qu’aucun autre sujet de la Grande-Bretagne se soit livré à ce genre de commerce. De huit voyages que ces vaisseaux firent au Groënland, un seul lui rapporta du bénéfice ; elle fut en perte dans les autres. Après son huitième et dernier voyage, quand elle eut vendu ses vaisseaux, agrès, munitions et ustensiles, elle trouva que la totalité de ses pertes dans cette branche, capital et intérêts compris, se montait au-delà de 237 mille livres.

En 1722, la compagnie présenta au parlement une pétition pour obtenir la permission de partager en deux portions égales son énorme capital de plus de 33 millions 800 mille livres, dont la totalité avait été prêtée au gouvernement, desquelles portions l’une, faisant moitié de ce capital ou plus de 16 millions 900 mille livres, serait mise sur le même pied que les autres annuités du gouvernement, et ne serait plus assujettie aux dettes ni aux pertes que les directeurs de la compagnie pourraient faire dans la poursuite de leurs projets de commerce, et l’autre moitié resterait, comme auparavant, fonds de commerce, et assujettie à ces dettes et à ces pertes. La pétition était trop raisonnable pour n’être pas accueillie. En 1733, elle demanda au parlement, par une autre pétition, que les trois quarts de ses fonds de commerce fussent convertis en capital d’annuités, et qu’un quart seulement restât en fonds de commerce, c’est-à-dire exposé aux risques de la mauvaise administration de ses directeurs. Dans cet espace de temps, son capital d’annuités et son capital de commerce avaient été l’un et l’autre réduits de plus de 2 millions chacun, par plusieurs remboursements faits par le gouvernement ; de sorte que ce quart ne montait plus qu’à 3,662,784 liv. 8 sch. 6 den. En 1748, toutes les répétitions de la compagnie contre le roi d’Espagne, résultant du contrat de l’Asiento, furent abandonnées par le traité d’Aix-la-Chapelle, pour ce qui fut réputé en équivalent[1] ; ceci mit fin à son commerce avec les Indes Occidentales espagnoles ; le reste de ses fonds de commerce fut converti en fonds d’annuités, et la compagnie cessa, sous tous les rapports, d’être une compagnie de commerce.

  1. Non pas par le traité d’Aix-la-Chapelle, mais par un traité signé à Buen-Retiro, le 3 octobre 1750, par lequel le roi d’Espagne s’oblige envers le roi d’Angleterre à payer 100,000 liv. sterl. à la compagnie de l’Asiento, pour tous droits, demandes et prétentions.