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Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/633

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de la cinquième de George Ier, chap. iii, et les différents droits qui y furent alors ajoutés furent pareillement rendus perpétuels.

En 1717, par le statut de la troisième année de George 1er, chap. vit, plusieurs autres impôts furent rendus perpétuels et réunis dans un autre fonds commun appelé le fonds général, destiné au payement de quelques annuités, montant en totalité à 724,849 liv. 6 sch. 10 d. 112.

En conséquence de ces différents actes, la plus grande partie des impôts, qui n’avaient été auparavant anticipés que pour un terme d’années assez court, furent rendus perpétuels pour faire un fonds destiné au payement, non pas du capital, mais de l’intérêt seulement de l’argent qui avait été emprunté sur les impôts par différentes anticipations successives.

Si l’on n’eût jamais fait d’emprunt que sur anticipation, il n’aurait fallu que quelques années pour la libération du revenu public, sans autre attention de la part du gouvernement que celle de ne pas surcharger le fonds anticipé en le chargeant de plus de dettes qu’il n’en pouvait payer dans le terme limité, et de ne pas anticiper une seconde fois avant l’expiration de la première anticipation. Mais il paraît qu’une telle attention a été impossible pour la plupart des gouvernements de l’Europe. Ils ont souvent surchargé le fonds anticipé, même dès la première anticipation, et quand cela ne s’est pas trouvé fait ainsi, ils n’ont généralement pas manqué de le surcharger en anticipant une seconde et une troisième fois avant l’expiration de la première anticipation. Le fonds devenant de cette manière absolument insuffisant pour payer le principal et l’intérêt de l’argent emprunté, il fut nécessaire de le charger de l’intérêt seulement, ou d’une annuité perpétuelle égale à l’intérêt, et ces anticipations ainsi faites sans prévoyance rendirent indispensable la pratique plus ruineuse de faire des fonds à perpétuité. Mais quoique, par cette pratique, la libération du revenu public se trouve nécessairement renvoyée d’une période fixe à une autre tellement indéfinie qu’il y a fort à croire qu’elle n’arrivera jamais ; cependant, comme dans tous les cas on peut se procurer, par cette nouvelle pratique, une plus forte somme d’argent que par l’ancienne forme des anticipations, celle-là, dès que les hommes ont été familiarisés avec elle, a été universellement préférée à l’autre dans les grands besoins de l’État. Se tirer des besoins du moment est toujours l’objet qui occupe d’une manière principale ceux qui sont le plus immédiatement chargés de l’administration des affaires publiques. Quant à la li-