Aller au contenu

Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Blanqui, 1843, II.djvu/666

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mains du manufacturier ou du producteur ; ou bien, si ce mode d’imposition ne pouvait s’accommoder avec le commerce de ceux-ci, ces denrées pourraient être déposées dans des magasins publics, tant à l’endroit de la manufacture, qu’à tous les différents ports de l’empire auquel elles seraient transportées par la suite, pour y rester sous la double clef du propriétaire des denrées et de l’officier du fisc, jusqu’au moment où elles sortiraient du magasin et seraient livrées au consommateur ou au marchand en détail pour la consommation du pays, ou enfin à un autre marchand pour l’exportation, l’impôt ne devant être avancé qu’au moment même de cette livraison. Quand elles seraient livrées pour l’exportation, elles sortiraient franches de droits du magasin, moyennant toutefois des assurances suffisantes que réellement les denrées seraient exportées hors de l’empire. Ce sont peut-être là les principales marchandises pour lesquelles il faudrait quelque changement un peu considérable dans le mode actuel d’imposition de la Grande-Bretagne, au cas d’une union avec les colonies.

Quel pourrait être le montant du revenu que produirait ce système d’imposition étendu à toutes les différentes provinces de l’empire ? C’est sans contredit ce dont il est tout à fait impossible de s’assurer avec quelque degré d’exactitude. Au moyen de ce système d’impôts, on perçoit annuellement dans la Grande-Bretagne plus de 10 millions de revenus sur moins de huit millions d’habitants. L’Irlande renferme plus de deux millions d’habitants, et d’après les états mis sous les yeux du congrès, les douze Provinces-Unies de l’Amérique en renferment plus de trois millions. Ces états, cependant, peuvent avoir été exagérés, dans la vue peut-être de donner de la confiance au peuple de ce pays, ou d’intimider celui du nôtre ; et ainsi nous supposerons une population de trois millions seulement dans nos colonies de l’Amérique septentrionale et des Indes occidentales prises ensemble, c’est-à-dire que nous partirons de la supposition que la totalité de l’empire britannique, tant en Europe qu’en Amérique, ne renferme pas plus de treize millions d’habitants. Si sur moins de huit millions d’habitants nous levons, avec ce système d’imposition, un revenu de plus de 10 millions sterling, nous devrions sur treize millions d’habitants, avec le même système, lever un revenu de plus de 16,250,000 liv. sterling. De ce revenu, en admettant que ce système pût le produire, il faudrait défalquer le revenu qui se lève habituellement en Irlande et dans les colonies, pour pourvoir respectivement aux dépenses de leurs gouvernements civils. La dépense de l’éta-