Page:Smith - Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Roucher, 1792, I.djvu/114

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tité précise d’or ou d’argent pur qu'elle doit contenir.

Si en Angleterre, par exemple, quarante-quatre guinées & demie contenoient une livre d’or au titre, c’est-à-dire, onze onces d’or pur & une once d’alliage, la monnoie d’or d’Angleterre, autant que peut le permettre la nature des choses, serviroit en tel tems & en tel lieu convenus de mesure exacte à la valeur des marchandises. Mais quarante-quatre guinées & demie, perdant tous les jours par un frottement répété, quelque chose de cette livre originaire, & la perte commune à toutes se trouvant inégalement partagée entr’elles, la monnoie d’or d’Angleterre, comme tous les autres poids & mesures, n’est plus qu’une mesure de valeur sujette à des inexactitudes. C’est même parce qu’il est peu de mesures & de poids d’une précision rigoureuse, que le marchand, dirigé autant qu’il se peut par une expérience & une estimation générales, se règle, pour le prix de ses marchandises, moins sur ce que sont ces poids & ces mesures, que sur ce qu’ils devroíent être & comme cette inexactitude se trouve aussi dans les monnoies, ce n’est plus la quantité d’or ou d’argent pur qu’elles doivent contenir,