— Oui, ça fait huit jours qu’on travaille pour le bon Dieu, à c’t’heure, on va travailler chacun pour nous autres, dit Benjamin qui enlevait, à l’aide d’un vieux balai, le bran de scie et les bouts de planches sur le parquet.
— La prochaine “courvée” ça sera probablement pour bâtir une école, continua François, aidant les autres à tout remettre en ordre.
— Ça sera pas de sitôt qu’on va avoir une école, remarqua Josephte.
— Ah ! pour bûcher dans le bois, pas besoin de savoir lire, reprit Antoine.
— Ça nuit jamais l’instruction, dit Rose.
— Si on peut seulement avoir un curé résidant avec nous autres, on fera une « courvée » pour bâtir son presbytère, continua François.
— Ah oui ! firent-ils tous ensemble.
— Pis, quand on aura une belle église, une vraie s’écrièrent les femmes.
— Dans tous les cas, not’misère est pas mal passée à c’t’heure, conclut Benjamin qui furetait partout en mâchonnant du tabac.
— Ah oui ! répondit François, dans tous les cas, on va avoir le bon Dieu avec nous autres, pis la messe tous les quinze jours…
Guillaume Regimbai, qui avait jeté son froc