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LA CORVÉE

que la circonstance le permettait. Même, avant de se lever de table, et comme la mère Bapaume, pour couronner la journée, faisait goûter à ses hôtes une fine liqueur de merises qu’elle tenait en réserve, on but coup sur coup plusieurs rasades aux noces prochaines de certains farauds qui se trouvaient là, sans oublier le gros Métivier, qui décidément paraissait bien ancré dans le cœur de sa belle, et à qui décidément aussi il ne fallait pas songer, du moins ce soir-là, à tenter de faire manger l’avoine promise.

* * *

Le souper terminé, les gens de la courvée se répandirent au dehors, les uns restant sur la galerie à causer, mais le plus grand nombre envahissant le jardin, et quelques-uns mêmes poussant jusqu’au Bassin pour y faire un peu de canotage. On ne pouvait vraiment se rassasier des délices de l’air, redevenu si pur et tout chargé de l’arôme des plantes, après la semaine d’étuve par laquelle on venait de passer.

La journée aurait dû, comme toute bonne courvée, se terminer par une sauterie. Mais si nos gens de la campagne ne redoutent pas la mort au même point que les gens de ville, du moins lui gardent-ils plus de respect, et, avec eux, Bapaume