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VIEUX-TEMPS

« Vieux-Temps » possède enfin ses hôtes : la tante Maria, de Montréal, et son petit Charles-Auguste, bambin de l’âge de Jean Cadorette, huit ans, je crois. Il y a encore les deux fils de ma vieille amie et leurs femmes. Tout le monde s’est revu avec joie et les embrassades de l’arrivée ont rempli la maison de ce « bruit d’abeille » dont parle Rostand.

« Notre “visite” nous a apporté le beau temps ! » dit Madame Cadorette. Et c’est heureux, pensé-je, car le Nord a besoin de soleil : la ramure des sapins est si compacte quand la lumière ne s’y joue pas ! Et voici que cinq heures sonnent, moment fixé pour la Corvée. Dans le jardin où le blé d’Inde est roi, toute une cour descend. Très vite, nos personnes amusées disparaissent sous le feuillage profus. Un champ de maïs, c’est une forêt vierge en miniature ; les vrilles des plants de citrouille qui y sont parsemés remplacent les lianes et sont comme elles inextricables ; il faut faire son chemin entre les plants serrés, écarter ces grandes feuilles pâles et lancéolées…

C’est joli ici : « Vieux-Temps », vu de loin, est presque majestueux ; le soleil qui baisse donne aux vieilles pierres des tons roses et bleus. Les trem-