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d’herbages et se gazonnant facilement, ces plantes racines nécessitaient de longs sarclages et binages ; en présence de la cherté de la main d’œuvre, j’ai dû renoncer à leur culture ; je me borne à la culture de la rave qui réussit admirablement sans sarclage ni binage et qui les remplace avantageusement, avec la différence qu’elle ne se conserve pas aussi longtemps.

J’ai cultivé aussi diverses variétés de céréales : blé dur, blé glacé, blé noé, etc., l’orge céleste à six rangs, l’orge nue à deux rangs. Les premières années, j’en étais assez content, mais elles ne tardaient pas à dégénérer ; je me suis donc borné à cultiver les seules céréales du pays qui, ne le cèdent en rien aux autres, surtout notre orge si recherchée par les brasseries.

Je choisis mes semences en céréales parmi celles qui sont venues le plus à maturité, et pour le froment je sème toujours celui de l’année précédente ; de cette manière, je n’ai jamais de grain carié, ni charbonné, et cependant je ne chaule point, si ce n’est pour les semailles tardives, auquel cas le chaulage active la germination de quelques jours. Pour m’assurer de l’exactitude de mon procédé, j’ai fait, à différentes reprises, des expériences comparatives avec la semence de froment vieux et celle de froment jeune, entre autres cette année sans le vouloir : à la suite d’une vente de froment que je fis l’an dernier, mon chef bouvier livra, par inadvertance, un sac de froment vieux qui faisait le complément de mes semences ; ce sac me faisant défaut pour semer un petit champ de 25 ares, je dus avoir recours au froment nouveau que je chaulai, et sur ce champ, cette année, j’ai remarqué, comme à mes précédentes expériences, quelques épis charbonnés ou cariés, tandis qu’il n’y en avait nulle trace sur mes champs semés avec du froment vieux.

Voici la manière dont je traite mes bois : sur 8 hectares de bois pin, 4 environ sont en bois taillis, les 4 autres en haute futaie ; régulièrement tous les quatre ans, je fais la coupe des bois taillis ; quant à ceux de haute futaie, je les élague environ tous les huit ans en ne coupant sur l’arbre que les branches mortes, ou celles qui, trop grosses, portent ombrage aux jeunes