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départemental

nous ont adressé, à M. Edmond de Lafayette et à moi, des remerciements pour nos démarches à l’effet d’obtenir ces médailles.

Permettez-moi de vous dire, au nom de notre excellent sénateur comme au mien, combien nous sommes touchés de vos remerciements, si précieux, si honorables pour nous.

Mais après cela, messieurs, nous croyons devoir ajouter que nos démarches nous étaient commandées par notre devoir envers nos commettants et par un sentiment de gratitude bien naturelle envers ceux qui nous ont si souvent honorés de leurs suffrages.

Parmi eux, messieurs, nous ne l’oublions pas, les agriculteurs sont en très grand nombre, et aussi nous semble-t-il qu’aux remerciements des comices agricoles, nous ne saurions mieux répondre que par le toast suivant :

À l’agriculture et aux agriculteurs. À l’agriculture qui, par son importance, a le premier rang parmi les arts utiles, et qui, lorsqu’elle aura atteint la hauteur où la République veut l’élever, sera le plus noble et le plus beau des arts.

Personne parmi nous, messieurs, n’a la pensée de rabaisser l’industrie. Pour vouloir le faire, il faudrait n’avoir jamais pénétré dans une de ces grandes usines, dont nous parlait à l’instant l’honorable président de la Société des amis des arts, et où le génie de l’homme éclate dans toute sa force et sa fécondité.

Mais, l’agriculture le manifeste aussi ce génie, et dans quelles merveilleuses conditions ! Non pas dans l’atelier fermé, enfumé et souvent insalubre ; mais dans de vastes et riantes campagnes, à la splendeur des cieux, pour rendre, dans une foule de cas, la force, la santé, à ceux qui respirent l’air pur du grand atelier agricole, pour expliquer la vigueur de cette race, capable de toutes les fatigues de la guerre, de tous les labeurs de la paix, de cette ruche puissante, dont les essaims vont combler les vides ouverts dans les grandes villes par une vie de plaisirs ou par les conditions excessives ou insalubres de l’industrie.

À l’agriculture donc, et aussi aux agriculteurs.

Les agriculteurs sont pour nous le fonds même de la nation, le très-fonds de cette nation gauloise à laquelle les inondations barbares ont pu mêler leurs alluvions, mais qui les absorbe et reparait toujours avec ses caractères propres.