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STATUTS
de la
COMMUNAUTÉ DES CHAUDRONNIERS DU PUY
(1623)


Sans avoir autant d’habileté que les chaudronniers d’Italie, qui, pendant longtemps, possédèrent seuls la spécialité de poser la pièce sans clous, les chaudronniers de la Haute-Auvergne jouissaient jadis d’une certaine réputation qui s’étendait même hors de leur pays. La plupart de ces industriels auvergnats, habitués à vivre de peu et très modérés dans leurs prix, se contentaient généralement d’exploiter les villages où ils vendaient quelques chaudrons neufs, et où surtout ils réparaient les vieilles batteries de cuivre et les ustensiles endommagés par un long usage. Ils fondaient encore des cuillères, des tasses et autres menues vaisselles d’étain, dont les moules faisaient partie de leur modeste outillage. Courant la campagne, leur petite boutique et leur bagage sur le dos, d’habitude ils avertissaient les populations de leur arrivée en modulant sur un sifflet à l’antique ou flûte de Pan, une ritournelle bien connue de toutes les ménagères.

Dans nos campagnes, l’on croyait que leur présence attirait la pluie. Par suite de ce singulier préjugé, dont on ne pourrait expliquer l’origine, nos peyrolliers étaient souvent menacés d’être reçus à coup de balai. Sans s’alarmer de cette peu riante perspective, bravement ils installaient, en plein air, à la porte du four banal, ce lieu consacré des réunions villageoises, leur atelier primitif. Durant ces préliminaires, la vue des chaudrons