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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/38

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CHAPITRE PREMIER
nécessité, pour le médecin, d’une méthode générale de vérification simple et facile


I

Dans l’état actuel de la médecine, les médicaments les plus usuels sont souvent falsifiés, les remèdes les plus précieux, comme les plus simples, sont souvent l’objet, dans un but de spéculation, de nombreuses et coupables fraudes portant, soit sur la qualité, soit sur la quantité, soit enfin sur l’introduction dans les médicaments, de substances étrangères ordinairement inertes, quelquefois nuisibles.

1o Voyons d’abord ce qui se fait, sous ce rapport, à Paris.

On a fait beaucoup de bruit, en 1882, à l’Académie de médecine, du traitement de la fièvre typhoïde par le sulfate de quinine aux doses élevées de 3 et 4 grammes. L’épidémie éteinte, l’on s’est aperçu que ce qu’on administrait aux malades des hôpitaux, sous le nom de sulfate de quinine, n’était qu’un mélange de cinchonine et de quinidine, dans lequel la quinine ne figurait que pour un tiers à peine. C’est un physiologiste distingué, le Dr Laborde qui a signalé la sophistication. Or, si ce fait est arrivé à Paris, si la fraude a échappé si longtemps à nos maîtres dans l’art de guérir, à des praticiens dont la réputation est européenne et le zèle au-dessus de toute discussion, n’en faut-il pas chercher la cause dans l’absence complète de moyens de vérification simples et pratiques et à la portée du médecin ? Actuellement le clinicien est forcé de s’en remettre à un tiers sur la bonté et la pureté des produits qu’il emploie et obligé