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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/39

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mémoires

d’accepter de lui, les yeux fermés, sans contrôle, les médicaments dont il se sert au lit des malades. Ce qui est arrivé à l’Assistance publique, où l’art pharmaceutique est cependant exercé par des hommes dont le savoir et l’honorabilité ne sauraient être mis en doute, indique suffisamment ce qui doit se passer dans les pharmacies de la ville, où les garanties sont moindres et le contrôle presque impossible.

En 1883, M. le professeur Léon Le Fort, se plaignant du chloroforme des hôpitaux, à cause des vomissements qui accompagnent son administration, résolut de recourir à l’emploi du chlorure de méthylène, seul anesthésique employé depuis longtemps en Angleterre par M. Spencer Wells. N’ayant pu se procurer, en France, cette préparation à l’état de pureté, le célèbre professeur de médecine opératoire s’adressa au fournisseur même de M. Spencer Wells ; mais il eut bientôt reconnu que le chlorure de méthylène expédié, quoique d’un prix fort élevé, n’était point pur. Néanmoins, l’émoi fut grand quand M. le professeur Regnauld vint affirmer, à l’Académie de Médecine (juin 1883), que, dans le liquide expédié de Londres, sous le nom de chlorure de méthylène, il n’y avait pas trace de ce produit. C’était tout simplement un mélange de quatre volumes de chloroforme, pour un volume d’alcool méthylique.

En 1884, de savants physiologistes ont cherché à fixer l’attention des praticiens sur un nouveau médicament, l’hopéine, principe extrait du houblon. — Deux médecins étrangers, MM. Roberts et Smith, en avaient, disait-on, obtenu d’excellents résultats, comme narcotique ; — M. Williamson avait fait, sur cette substance, un grand nombre d’expériences qui ne laissaient plus aucun doute sur son action éminemment calmante ; — M. le professeur Grasset (de Montpellier) déclarait qu’il regardait les propriétés de l’hopéine comme supérieures à celles de la morphine. — Tous les cliniciens se disposaient donc à employer l’hopéine comme calmant, quand M. Dujardin-Beaumetz reconnût, par l’analyse chimique, que tous les expérimentateurs précédents étaient, en réalité, victimes d’une audacieuse super-