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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/40

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vérification clinique des médicaments

cherie ; que la soi-disant hopéine n’était autre chose que de la morphine aromatisée au houblon et que la seule différence, séparant ces deux substances, c’est que la morphine se vend 50 centimes le gramme, tandis que la prétendue hopéine est à 3 ou 4 francs le gramme ! (Voir : Semaine médicale, 27 janvier 1886).

Dans la séance du 26 janvier 1886, M. le professeur A. Gauthier a déclaré, à l’Académie de médecine, avoir acheté, en 1884, dans une grande maison de Londres, du venin de copra capello. Or, ce venin n’était autre chose que de l’eau pure, qu’on lui avait vendue à raison de 50 francs le gramme ! Ayant fait des réclamations, pour le remboursement de la somme versée, il ne reçut jamais aucune réponse.

En 1882, ayant voulu nous-même faire quelques essais avec du chloroforme parfaitement pur, nous résolûmes d’en faire venir directement de Paris. Pour cela, nous nous adressâmes successivement à trois maisons bien connues dans la droguerie, leur demandant, avec instance, de nous expédier le produit le plus pur et le mieux rectifié de leurs laboratoires. Or, les trois produits, venus de ces trois sources distinctes, nous présentèrent tous trois, à notre grand étonnement, des réactions différentes. — Le premier échantillon était d’une extrême inflammabilité et brûlait un instant en produisant une grande flamme blanche très fugace. — Le second ne s’enflammait pas : présenté à la flamme d’une bougie, il y brûlait cependant en la colorant en vert et en la faisant fumer. — Quant au troisième échantillon, certifié pur comme les précédents, il donnait lieu à une petite flamme, d’un bleu très pâle, à bords verdâtres et assez persistante. Il était évident que chacun de ces chloroformes avait une composition différente, puisque leur flamme n’était pas identique. L’acide azotique, le crayon de nitrate d’argent, la teinture d’iode, donnaient d’ailleurs des réactions différentes pour chacun d’eux. Aucun ne présentait les qualités réunies d’un bon chloroforme.

Tous les médecins connaissent les incertitudes des prépara-