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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/48

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vérification clinique des médicaments

quinine ! Les détails, partageant l’attention, font oublier le point principal, la seule chose qu’il faille savoir, et nous n’avons jamais compris que les programmes officiels, au lieu de nous lancer dans les plus fines subtilités de la botanique, ne nous aient pas enseigné de simples notions, ce que nous appellerons les données terre à terre, si négligées et cependant si utiles dans la pratique. Les livres d’histoire naturelle renferment, il est vrai, une foule de renseignements précieux pour le médecin ; mais ces renseignements sont tellement épars, tellement perdus au milieu de détails purement théoriques, tellement noyés, pour ainsi dire, dans la masse spéculative, que le praticien de province ne trouve jamais le temps de fouiller dans cette masse, n’a presque jamais la patience de pêcher en eau trouble dans cet océan scientifique.

Les traités de pharmacie (faudrait-il le leur reprocher ?) sont faits presque exclusivement par les pharmaciens. Ils mettent ceux-ci à couvert des fraudes de la grande industrie, leur enseignent des procédés de vérification qu’ils peuvent très bien employer dans leurs laboratoires, ayant à leur disposition tous les réactifs et tous les appareils nécessaires aux recherches chimiques, mais ils ne s’adressent que rarement aux médecins et n’indiquent jamais à ces derniers des moyens simples et faciles de reconnaître les falsifications opérées par le pharmacien. Ils s’adressent à des chimistes non à des cliniciens. L’ouvrage des professeurs Soubeiran et Regnauld renferme çà et là des données très pratiques et très cliniques, sur lesquelles nous aurons plusieurs fois l’occasion de revenir, et cependant, la plupart du temps, les procédés décrits sont encore trop compliqués pour des médecins. Pour l’essai de la quinine, il faut de l’éther sulfurique alcoolisé et de l’ammoniaque à seule fin de découvrir la cinchonine ; il faut dissoudre dans de l’alcool ordinaire pour connaître les additions de gomme, de fécule, de sulfates alcalins ; il faut de l’eau de baryte pour reconnaître le sucre et la mannite etc. etc.

Les ouvrages traitant des falsifications sont quelquefois excel-