Aller au contenu

Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
mémoires

lents, mais s’adressent exclusivement aux chimistes. Le dictionnaire de MM. Baudrimont et Chevallier, que tout médecin devrait consulter, est dans ce cas. M. le professeur Baudrimont nous le dit lui-même : « La publication de ce dictionnaire, nous dit-il, a toujours eu pour but de permettre aux pharmaciens : 1o de repousser de leurs officines les substances altérées et les médicaments qui auraient été sophistiqués ; 2o de donner leur avis, lorsqu’ils sont consultés par l’administration, sur la valeur, soit des substances alimentaires, soit des substances commerciales ; 3o de faire connaître aux négociants, chefs de fabrique et à tous ceux qui achètent des substances alimentaires et commerciales, les moyens d’en connaître les falsifications et de s’y soustraire. » Les médecins ne sont pas nommés. D’ailleurs les procédés indiqués dans cet immense ouvrage, au moins pour la plupart, sont des procédés de laboratoire et non des moyens cliniques que le médecin puisse employer au lit du malade. On s’en convaincra facilement si, ouvrant le livre (édition de 1882 page 22), on vient à jeter les yeux sur la liste des réactifs dont les chimistes, disent les auteurs, ont le plus souvent besoin dans les recherches des falsifications. Le nombre de ces réactifs les plus usuels ne monte pas à moins de 57 ! Je ne parlerai point des ballons, des cornues, des fioles, des alambics, etc., etc., qui sont également indispensables. Toutes ces choses, qui constituent le mobilier ordinaire d’un laboratoire, ne sauraient trouver place ni dans le cabinet, ni dans la trousse d’un clinicien. En résumé, dans l’état actuel de la pratique médicale, les médecins n’ont ordinairement pas l’habitude de songer aux falsifications des substances médicamenteuses et leurs livres classiques ne leur donnent pas des moyens faciles de découvrir ces falsifications.


III

Cependant la pureté des médicaments est d’une absolue nécessité, en clinique, sous peine de tomber dans l’empirisme.