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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/51

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dre d’aconit. Hoeger a trouvé de la strychnine dans la santonine. Nous avons vu une pharmacie de campagne, n’ayant point de calomel, comme vermifuge, délivrer, à la place, une même dose de santonine.

Les médecins, en ne vérifiant pas les médicaments peuvent arriver à se faire une fausse idée de la valeur de ceux-ci. — L’on a failli proclamer le chlorure de méthylène comme un anesthésique supérieur au chloroforme, sans MM. les professeurs Léon Le Fort et Regnauld qui ont démontré que le soi-disant chlorure de méthylène essayé n’était qu’un mélange de chloroforme et d’alcool méthylique. — Dans l’épidémie typhoïde de Paris, en 1882, on a signalé les convulsions comme suivant l’emploi de la quinine à hautes doses ; or, le docteur Laborde a expérimentalement démontré, non-seulement que ce que l’on croyait être de la quinine, n’était qu’un mélange de cinchonine et de quinidine, mais encore que la cinchonine seule jouit de propriétés convulsivantes. Sans les observations de ce savant physiologiste, la quinine se serait vue dotée, de par la clinique, des propriétés convulsivantes de sa congénère et les livres classiques l’auraient à l’envi enregistré. La science aurait ainsi fait fausse voie, grâce à une fraude habilement dissimulée.

Les falsifications médicamenteuses peuvent être cause que plusieurs médecins, ayant employé les mêmes médicaments, dans des conditions paraissant identiques, ne s’entendent pas sur les résultats obtenus. Il est probable que beaucoup de discussions sur les propriétés de tel ou tel corps n’ont pas d’autre origine. Je crois voir un exemple de cela dans la pilocarpine. On sait qu’à propos des propriétés curatives de ce médicament, il y a autant d’opinions que d’auteurs différents ; il me semble utile de faire remarquer ici que j’ai trouvé, dans mes recherches, autant de variétés différentes de pilocarpine que j’ai essayé d’échantillons. — Les médicaments sur lesquels on s’accorde le mieux, au point de vue clinique, sont précisément ceux qui sont le moins sujets à être falsifiés. Il est certain que les ré-