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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/53

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mémoires

mettre sur le compte d’une idiosynchrasie pharmaceutique. Depuis cinq ans que j’emploie la méthode des vérifications, je vois diminuer singulièrement ces idiosynchrasies inexplicables et toujours, à l’administration d’un médicament pur, je vois succéder, d’une façon invariable, presque mathématique, les effets attendus.

Un autre inconvénient des falsifications médicamenteuses, en donnant lieu à des résultats variables selon chaque cas particulier, est de dégoûter le médecin et de le rendre sceptique à l’endroit des remèdes. Or, le praticien sceptique, n’ayant point foi en ses armes, tâtonne, hésite, cesse d’avoir de la résolution et devient expectant. Il est dès lors à peu près perdu pour l’art médical.


IV

Beaucoup de médecins de province, désirant donner à leurs malades des médicaments moins impurs, prennent l’habitude de ne prescrire que des spécialités. Or, l’on peut faire, au sujet de ces préparations, les deux questions suivantes : — Les spécialités offrent-elles aux cliniciens des garanties suffisantes et sont-elles des armes sûres auxquelles on puisse se confier ? — À quels caractères reconnaît-on celles qui sont véritables, sérieuses et qu’on peut employer ?

I. Nous croyons, d’une façon générale, que les spécialités, dans l’immense majorité des cas, offrent peu de garanties et sont des armes, sinon à rejeter complètement, du moins très suspectes.

1o Les spécialités, à composition inconnue, qui encombrent les pharmacies et remplissent la quatrième page des journaux, sont des produits fabriqués dans un but de spéculation, et qui ne savent que mentir à leurs pompeuses promesses.

Aujourd’hui, cependant, ces sortes de spécialités pullulent, foisonnent, et tendent à envahir toute la thérapeutique. Il n’est pas une feuille périodique qui n’en pare son recto et son verso,