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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/55

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mémoires

si une guérison de dyspepsie ou de chlorose a été publiée dans l’intérêt de la science ou dans l’intérêt d’une industrie ». Tout ceci est très bien ; les médecins ont du flair, en effet, et ne se laissent pas prendre aux mensonges grossiers, effrontément encadrés et numérotés à la file. « Ce ne sont pas eux, dit le professeur Diday, qui avaleront facilement l’hameçon artistement suspendu à la dernière page d’un journal ; cependant, pensez-vous qu’ils puissent résister longtemps à la conspiration générale ourdie contre leur intelligence et leur discernement ? Croit-on qu’ils ne se laissent pas prendre, de temps en temps, à cet appât si onctueusement emmiellé, surtout quand la réclame se met à revêtir des formes scientifiques ? Leur conviction ne finit-elle pas par être ébranlée quand ils lisent, dans les plus décentes colonnes de leur journal favori, les merveilles de tel iodure, l’irrésistible action de tel crénate, le pouvoir souverain de tel succinophosphite ? Le docteur X… l’a expérimenté ; l’honorable professeur Z… l’atteste avec ses titres divers, sa signature, en toutes lettres, et son adresse non moins visible. Oh ! pour le coup, dira le moins ingénu de nous, le plus en garde contre de telles surprises, oh ! pour le coup, l’on ne peut là soupçonner la réclame. Mais c’est de belle et bonne clinique, c’est de la science pure. Essayons donc. — Ainsi la commande s’enlève, commande dont, en somme, les frais sont toujours au compte du malade… ou de ses héritiers. »

Que doit faire le médecin en face de tous ces genres d’entraînement ? Demander, exiger la formule. Nous avons toujours cru, pour notre part, que ces remèdes à composition inconnue ou peu connue, qui suppriment d’un trait la science et l’étude pour ne s’adresser qu’à la crédulité publique, doivent être tenus pour suspects et être rejetés, pour les raisons que nous avons données dans un autre travail, à propos des remèdes secrets. Basé sur ce principe, nous n’ordonnons aucun, absolument aucun de ces médicaments, et observons cette règle avec une rigueur absolue et toute l’inflexibilité d’un parti pris.

2o Il est un certain nombre de spécialités qui se présentent