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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/67

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mémoires

peut seule lui donner la sécurité et lui assurer, à long terme, la fidélité de sa clientèle »… Pour notre part, nous préférons les épreuves chimiques à ces raisons d’ordre sentimental ; les réactions nous semblent plus convaincantes, et nous verrons plus tard, qu’elles sont toujours d’une extrême facilité ; les raisons des intéressés, au contraire, pour être acceptées, ont besoin de croyants : sunt verba et voces.

On peut objecter qu’il existe un certain nombre de spécialités, jugées très consciencieuses par tout le monde, considérées comme très efficaces par tous les médecins et qui cependant ne sauraient être vérifiées cliniquement. — À cela je réponds que l’attention des spécialistes, n’ayant pas jusqu’ici été attirée sur cette question, il est certain que beaucoup de bonnes spécialités sont invérifiables, parce que précisément leurs préparateurs n’ont pas cherché à les rendre telles ; mais je suis persuadé aussi (et je le démontrerai plus loin) que la plupart de ces médicaments pourraient être rendus faciles à vérifier, en modifiant légèrement leur préparation, en les dépouillant de certains excipients qui ne font que voiler leurs réactions, sans augmenter leurs propriétés et qu’il serait aisé de les présenter sous un tel état que le médecin puisse les analyser promptement et s’assurer ainsi, non seulement de leur bonne préparation, mais de leur bonne conservation. Les sirops d’iodure et de bromure de potassium, les solutions de phosphates de chaux, d’hypophosphite de soude, de salicylate de soude, tous les médicaments chimiques présentés en cachets, en perles, en capsules, en poudre, etc., les dragées de perchlorure de fer, de iodure de fer, etc., etc., toutes ces spécialités pourraient être rendues facilement vérifiables par le médecin lui-même au lit de son malade.


V

Étant bien établi : — que, dans l’état actuel de la médecine, les médicaments les plus usuels sont souvent falsifiés[1] ; —

  1. Voir p. 39.