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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1883-1885, Tome 4.djvu/68

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vérification clinique des médicaments

que nous n’avons cependant, nous médecins, aucun moyen pratique pour découvrir les falsifications[1] ; — que, cependant, il est absolument impossible de faire de la clinique scientifique sans être bien sûr de la pureté des substances que nous employons[2] ; — que les spécialités actuelles ne sont point des armes sûres et offrant toute garantie[3] ; — une conclusion, qui s’impose, est l’absolue nécessité, pour le praticien, de la recherche d’une méthode générale de vérification simple, facile et à sa portée.

I. Or, cette méthode de vérification qui, autrefois, eût parue irréalisable, devient parfaitement possible avec la nouvelle pharmacie.

Un fait d’une grande importance, qui se dégage, en effet, des innombrables études de thérapeutique contemporaine, est, à notre humble avis, « une tendance constante à remplacer les médicaments galéniques de l’ancienne pharmacie, par les médicaments chimiques qu’on découvre chaque jour. » — Les anciens maîtres de la science médicale, Laënnec, Broussais, Andral, Louis, Piorry, Trousseau, Béhier, Bouillaud, etc., guérissaient leurs malades avec l’opium, le quinquina, la noix vomique, l’aconit, la digitale, la belladone, le semen-contra, etc., qu’ils ordonnaient sous forme d’infusions, d’extraits, de potions, de teintures, d’alcoolatures, etc. — Nos nouveaux maîtres, au contraire, Vulpian, Charcot, G. Sée, Péter, Jaccoud, Dujardin-Beaumetz, etc., ne se servent couramment, dans leur clinique, que de bromure de potassium, d’hydrate de chloral, de chlorhydrate de morphine ou de pilocarpine, de sulfate de quinine, de santonine, d’atropine, d’aconitine, de digitaline, de cocaïne, etc., etc., qu’ils prescrivent en granules, en cachets, en perles, en capsules, en poudres granulées, en solutions ou qu’ils administrent, eux-mêmes, séance tenante, en injections sous-cutanées. — Les médicaments sont changés, non seulement

  1. Voir p. 46.
  2. Voir p. 51.
  3. Voir p. 54.