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de Letter, en 1881, remplacent l’arséniate de soude par un mélange d’acide arsénieux et d’azotate de potasse. Cette substitution frauduleuse est immédiatement reconnue à l’essai à la bougie. La pilule, dans ce cas, brûle avec beaucoup de vivacité, comme tout corps renfermant du salpêtre et colore la flamme en violet au lieu de la colorer en jaune. Il est impossible de s’y tromper.

Le silicate de potasse, employé en chirurgie pour les appareils inamovibles, renferme très souvent du silicate de soude qui, au dire des auteurs, nuit énormément à la solidité des appareils. Pour découvrir ce mélange, il suffit de prendre un peu de la colle silicatée à l’extrémité d’une spatule et de la porter à la flamme d’une bougie. Comme la moindre quantité de silicate de soude a la propriété de masquer la coloration spéciale au sel de potasse, il en résulte que, si le mélange existe, on voit les bords de la flamme se teindre en jaune, absolument comme si l’on avait affaire à un sel de soude. L’on est alors en droit de rejeter le médicament comme n’étant pas d’une pureté satisfaisante.

Le sulfate de soude est souvent donné aux malades pour du sulfate de magnésie : cette substitution est extrêmement fréquente au dire de M. le professeur Régnauld. Si l’on approche un des cristaux suspects de la flamme, la coloration jaune des bords de celle-ci indique immédiatement la substitution, car les sels de magnésie ne donnent lieu à aucune coloration.

Le borax (borate de soude), qu’il soit en collutoire, en pastilles, en pommade ou en cachets, peut être essayé au moyen de la bougie. L’on n’a qu’à présenter une parcelle de ces substances à la flamme, pour voir bientôt les bords de celle-ci devenir d’un très beau jaune. Il m’est arrivé de voir des pastilles boratées du commerce ne donner lieu à aucune coloration et un échantillon me présenta, un jour, une magnifique couleur violette !

Le bicarbonate de soude, la soude caustique elle-même,