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quables. Pour notre part, présentant à la flamme de la bougie l’extrémité de notre spatule de trousse, chargée d’une pincée de la substance à essayer, nous nous sommes attaché à examiner la façon de se comporter de chaque substance médicamenteuse et en avons déduit quelques règles générales destinées à nous éclairer dans notre pratique médicale.

1o Les poudres organiques, telles que la farine, l’amidon, la fécule, etc., se carbonisent à la chaleur et noircissent. Or, il arrive très souvent qu’on les ajoute frauduleusement à des substances minérales qui possèdent la propriété de rester fixes à la flamme et de n’y subir aucune modification. La magnésie calcinée, le carbonate de magnésie, le carbonate de lithine, le bicarbonate de soude, etc., lorsqu’ils sont purs, ne semblent éprouver absolument aucun changement au contact de la bougie : leur teinte reste constamment d’une blancheur éclatante. Il n’en n’est point ainsi lorsqu’ils sont mélangés de substances organiques : celles-ci noircissent et communiquent à la masse une teinte grisâtre ou noirâtre plus ou moins prononcée.

2o Il est un certain nombre de corps, très employés pour falsifier les principes médicamenteux, qui offrent la propriété de crépiter à la flamme. Je citerai surtout le chlorure de sodium, le bromure de potassium, etc.

Ces corps décèlent d’eux-mêmes leur présence, sitôt qu’on vient à approcher de la bougie les poudres médicamenteuses qu’ils servent à frauder et qui, si elles étaient pures, ne devraient pas crépiter. J’ai vu de l’hydrate de chloral, du sulfate de quinine, du sous-nitrate de bismuth et un certain nombre d’autres principes, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir, donner lieu à une série de petites crépitations qui étaient capables, à elles seules, de faire affirmer l’existence d’une falsification, car il est certain que ces principes, à l’état de pureté, ne doivent pas crépiter.

3o Quelques principes chimiques ont la propriété de fuser à la flamme et d’activer sa combustion ; ce sont les azotates et les chlorates. On les reconnaît de suite à ce caractère, quand ils