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vérification clinique des médicaments

sont mélangés frauduleusement à d’autres principes médicamenteux, qui ne jouissent en rien de cette propriété. Ce caractère nous servira, plus tard, à distinguer un certain nombre de falsifications par le nitrate de potasse, le nitrate de soude, etc., quand nous nous occuperons des fraudes des principaux médicaments en particulier.

4o Quelques médicaments chimiques sont infusibles à la chaleur de la flamme ; je citerai l’antimoine diaphorétique, le carbonate de magnésie, la magnésie calcinée, le carbonate de lithine, la craie, etc. Il arrive cependant très fréquemment que, sous l’influence de la chaleur, on voit certaines de leurs particules s’altérer, se ramollir et fondre complètement. C’est que ces substances infusibles sont mélangées de substances fusibles et, par conséquent, falsifiées.

5o Un certain nombre de médicaments fondent très vite à la flamme et souvent entrent ensuite en ébullition : l’acétate d’ammoniaque, les acides benzoïque, tartrique, phénique, l’alun, le borax, l’hydrate de chloral, les sulfates de soude et de magnésie, la cinchonine, la quinine, etc., etc., sont dans ce cas. S’il arrive que ces médicaments soient falsifiés avec des substances infusibles, ce qui s’observe très souvent, on voit les particules de celles-ci rester intactes au milieu des autres en fusion et la sophistication, de cette manière, est d’elle-même décélée.

6o Un grand nombre de principes médicamenteux se volatilisent à la flamme sans laisser aucun résidu ; s’ils en laissent, on est sûr qu’ils sont impurs. L’acétate d’ammoniaque, le sel ammoniac, les acides benzoïque et salicylique, le calomel, le camphre, l’hydrate de chloral, la santonine, le soufre, un certain nombre d’alcaloïdes, etc., se subliment facilement, pour peu qu’on les laisse en présence de la flamme et ne doivent, s’ils sont purs, ne laisser absolument aucun dépôt sur la spatule. Exemple : l’acétate d’ammoniaque, qui renferme habituellement de l’acétate de potasse, des sels de cuivre, des sels de plomb, etc. Il suffit d’en faire volatiliser une parcelle sur l’extrémité de