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part, cette même ligne est exploitée d’Annonay à Grenoble.

On n’a donc plus, pour la constituer en ligne continue, qu’à relier le Puy par Yssingeaux avec Annonay. Or, un chemin de fer d’intérêt général de Firminy à Annonay déjà décrété et, à ce titre, figuré en pointillé sur la carte officielle des chemins de fer, après avoir suivi une direction nord-sud, s’infléchit sensiblement à l’est vers la station de Dunières pour conduire à la ville d’Annonay. Cette dernière partie de la ligne fournit ainsi un appoint assez notable à celle que nous signalons, c’est-à-dire au grand chemin de fer transversal de Bordeaux à Grenoble.

Il resterait ainsi à décider le classement sollicité avec raison par Yssingeaux, — chef-lieu d’un arrondissement intéressant au triple rapport des productions agricoles, industrielles et minérales, — d’un tronçon conduisant du Puy à cette ville et de là à la station de Dunières. C’est à titre d’intérêt local que cette section est demandée. Mais il n’est pas douteux qu’en considération de l’importance de toute la ligne, l’État ne fera aucune difficulté de la classer d’intérêt général, d’autant plus qu’elle remplacera la route nationale no105 du Puy à Annonay par Yssingeaux, ainsi que l’ancienne route nationale no103 (ou estrade) du Puy au Rhône par Saint-Agrève.

Cette importance de la voie revêt, en effet, un caractère stratégique de premier ordre, à cause des deux villes principales situées aux extrémités de la ligne : Bordeaux, qui peut être abondamment ravitaillé au moyen de transports sur mer, et expédier de tous les points des bassins de la Gironde et de la Garonne, des secours de troupes et de matériel de guerre au travers de nos régions inexpugnables ; Grenoble, grande ville confinant la frontière d’Italie, qui communique elle-même par chemin de fer au-delà des Alpes avec Turin et la haute Italie[1].

    fer de Bordeaux à Lyon par le Puy, dont nous sommes en possession ; et, quelles que soient les lignes plus ou moins parallèles que les nécessités de la défense nationale amèneront à établir, la nôtre sera toujours la moins longue.

  1. L’intérêt capital de ce chemin de fer, sous le rapport militaire, impose évidemment l’obligation d’en abréger le parcours. Nous avons déjà sollicité