Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
documents et notes sur le velay

Quel était ce correspondant de l’abbé Lebœuf ? On l’ignore, mais peut-être n’est ce point trop s’avancer que d’attribuer cette petite dissertation à M. Bellidentis, seigneur de Bains, premier consul du Puy en 1730, député la même année aux États du Languedoc, membre en cette qualité de la commission envoyée à Versailles pour porter au roi le cahier des doléances, et qui, dans ce voyage officiel, eut l’honneur de se rencontrer avec Dom Vaissette auquel il adressa en 1743 la lettre reproduite par les Tablettes (voir Ie Année, pp. 383 et 384, et IIe Année, p. 101). Nous savons que M. de Bains était un amateur très-friand d’archéologie et qu’il s’occupait beaucoup d’histoire vellave. Quelque soit l’auteur de la lettre qu’on vient de lire, elle mérite d’être retenue, sauf des réserves très-naturelles sur quelques-unes de ses interprétations. En ce qui concerne l’ornement spécial de nos grands chanoines, la lingarelle, on peut recourir à ce mot dans le Dictionnaire de Trevoux et consulter aussi notre Note sur Adhémar de Monteil (Tablettes, I, 405), mais l’origine du singulier réveillon donné à nos chanoines dans l’Octave de Pâques offre des difficultés plus sérieuses. Les éditeurs de 1734 du Glossaire de Du Cange, Vo Prisio. essayent bien une explication, mais ils finissent par rester courts et aboutissent en définitive à ceci : Hæc divinando. Nous avons cherché dans les divers traités sur les coutumes du moyen âge si nous ne trouverions point quelques pratiques analogues à celle que nous relevons en ce moment. Le grave auteur du Rationale divinorum officiorum, Guillaume Durandi, évêque de Mende, qui écrivit sa compilation liturgique vers 1285, parle bien d’un usage à peu près semblable dans l’église de Nevers, mais il se contente de rapporter le fait sans commentaires[1]. Faute de mieux, nous en sommes réduit aux réflexions suggérées à l’abbé Lebœuf par les statuts synodaux de l’Église de Nevers. Le savant abbé publia ces réflexions dans le Mercure de France de 1735, pp. 896

  1. Voir également sur ce point l’Histoire de l’Église d’Auvergne par le comte de Résie, Clermont-Ferrand, 1855, t. III, pp. 443 et 444.