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INTRODUCTION.

à l’amélioration de toutes les races avec lesquelles elles ont été croisées. À l’époque féodale, le pays exigeait des chevaux propres au service guerrier : le Perche les fournissait.

Sous l’empire d’une civilisation plus élevée, les paisibles occupations de l’agriculture et du commerce demandaient des chevaux propres aux services de la poste, des diligences et aux différents usages de l’agriculture. Le Perche y pourvut encore.

L’application de la vapeur ouvrit une ère nouvelle ; la construction des chemins de fer a changé entièrement l’aspect de toutes choses ; les chevaux de poste et de diligences ont à peu près disparu, mais il n’en fallait pas moins pourvoir les marchés de l’agriculture et du commerce. La main-d’œuvre et la nourriture sont devenues plus coûteuses, et, dans un but d’économie, on a été contraint de recourir à une race de chevaux plus forts et néanmoins très actifs.

Comment la race du Perche a-t-elle répondu à cette dernière exigence ? Nous pouvons être fiers de la réponse à faire à cette question. Le gouvernement et tous les départements de la France s’empressent d’acquérir les étalons du Perche pour améliorer leurs différentes races. La Russie, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie achètent chez nous. L’Angleterre elle- même, quelque égoïste qu’elle soit, achète également.

Nous pourrions être satisfaits de ce magnifique hommage rendu à la valeur, à la supériorité de la race percheronne, et cependant ce n’est encore là que la moitié de la vérité : les plaines de l’Amérique du Sud achètent des spécimens de notre race et, enfin, cette grande république d’au de la de l’Atlantique, ce pays dont le progrès est l’étonnement du monde est devenu l’admirateur passionné de la race percheronne qu’il achète en grandes quantités.

Ses achats sont même si nombreux que l’on commence à se demander si nous pourrons longtemps y subvenir sans détériorer notre race.

Cette question exige de notre part une attention sérieuse. Tous ceux qui s’intéressent à la conservation de la race si estimée des percherons doivent s’y employer énergiquement.