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Page:Société historique algérienne - Revue africaine, volume 60, 1919.djvu/381

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Car, si nous n’avons que la fin de l’inscription qu’Aurelius Victor, ancien gouverneur ex p(raeses), a dictée aux lapicides de Bucarest, c’est encore une dédicace — ex v[oto posuit] ; et, si le titre, par malheur, en a disparu, on peut supposer que, sous sa forme primitive et entière, elle visait, comme celle de Miliana, à appeler la faveur des dieux sur l’empereur régnant, que glorifiait déjà celle de Rome. Si bien, dans cette hypothèse, que M. Aurelius Victor, au cours d’une carrière pourtant variée, n’aurait jamais démenti la constance d’une piété inébranlable et d’un loyalisme à toute épreuve.

Résultat plus important encore : l’inscription de Miliana, en date du 1er janvier 263 ap. J. C, dédiée au retour de la Fortune — Fortunae reduci[1] — par un gouverneur de la province de Maurétanie Césarienne, qui s’en intitule le défenseur — protector eius[2] — se réfère évidemment aux troubles qui ont ébranlé l’Afrique au début de la deuxième moitié du IIIe siècle. Elle va nous aider à en déterminer l’extension et la durée, le caractère et les causes.

a) L’ex voto de G. Macrinius Decianus, légat de Numidie, qui contient comme un bref historique de cette insurrection, en limite les mouvements successifs à la Numidie et aux confins de la Numidie[3]. Mais le légat de Numidie n’avait pas à remercier Juppiter des victoires remportées par le procurateur de la province de Maurétanie, et son silence, en ce qui les concerne, n’avait, à l’interpréter correctement, aucune valeur probante.

Bien plus, toutes les tribus qu’il cite comme ayant

  1. Notre inscription face a, 1, 2 et 3.
  2. Ibid., 1. 12. Cf. C. I. L., VIII, 9045.
  3. C. I. L., VIII, 2815.