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Page:Société historique algérienne - Revue africaine, volume 60, 1919.djvu/382

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envahi sa province étaient normalement campées en territoire maurétanien : les Bavares, entre l’Oued el Sahel et l’Oued el Kebir, dans le massif des Babor ; les Quinquagentanei entre Saldae (Bougie) et Rusucurru (Dellys), le Djurjura et la mer ; les Fraxinenses, soit en Grande-Kabylie, si on les identifie comme Berbrugger et Cat avec les Aït-Fraoueen, soit dans le massif des Beni-Abbès, si on adopte sur eux les vues de Masqueray[1]. N’eût-on sur la rébellion de ces indigènes que cet unique document, qu’on en devrait déjà conclure que, répandus en Numidie, ils n’ont pu laisser indemnes et tranquilles les territoires, plus proches, de la Maurétanie Césarienne.

Du reste, de nouveaux témoignages, exhumés de son sol ont bientôt confirmé que l’insurrection s’était portée au Sud du Djurjura et des Bibans. C’est l’ex voto, consacré par le praeses M. Aurelius Vitalis sur l’emplacement anonyme aujourd’hui occupé par le village français de Bertville, aux victoires de deux Augustes[2], lesquels ne peuvent être, à raison de la date[3], que Valérien et Gallien. Ce sont les épitaphes, découvertes dans les nécurpoles d’Auzia (Aumale), et de Q. Gargilius Martialis, le chef d’un détachement de cavaliers maures qui campait sur le territoire de cette ville[4], et de P. Aelius Firmianus qui a commandé, aux mêmes lieux, la même vexillatio[5]. Nous ignorons si ce dernier est mort à la bataille[6]. Mais il n’y a pas de doute pour le précédent. Après avoir capturé et massacré Faraxen[7] le chef des

  1. Cf. Cagnat, Armée romaine d’Afrique, p. 63.
  2. C. I. L., VIII, 20827.
  3. Ibid. : idus Aug. a. p. CC et XV (= 254 ap. J.-C).
  4. C. I. L., VIII, 9047.
  5. C. I. L., VIII, 9045.
  6. C’est peu probable, étant donné le silence de l’épitaphe sur la cause de sa mort.
  7. C. I. L., VIII, 9047 :… Faraxen captus et interfectus.