Fraxinenses[1], Gargilius Martialis est tombé à son tour dans un guet-apens des Bavares [2]. Toute la vallée de l’Oued Lekkal a donc été le théâtre de durs combats ; et, à l’encontre des révoltés, la ville forte d’Auzia est devenue, aux mains des gouverneurs de Maurétanie, un centre important de la résistance romaine.
Fut-il le seul où elle ait eu à s’organiser ? Les mots defensori provinciae suae qui figurent sur l’épitaphe de P. Aelius Primianus[3] avaient déjà incliné M. Cagnat à penser le contraire, et à étendre à la Maurétanie tout entière les contre-coups d’une lutte dont l’âpreté s’était fait particulièrement sentir dans la région d’Aumale[4]. De son côté, Héron de Villefosse n’avait pas hésité à lui rapporter l’ex voto, découvert à Altava (Lamoricière) en 1894., où le préfet d’une cohorte qui s’identifie à la Cohors II Sardorum, M. Titius Castorius, se félicite des heureux résultats qu’il avait obtenus — [rebus] prospere gestis[5], — et à conclure que les diverses péripéties s’en étaient déroulées dans « toute la région montagneuse comprise entre Djidjelli et Tlemcen »[6]. Ces hypothèses sont aujourd’hui pleinement vérifiées par notre texte de Miliana : c’est la Maurétanie Césarienne en son entier, et non seulement une contrée de cette province, que son praeses, M. Aurelius Victor, a dû protéger, à main armée, contre les incursions des tribus rebelles : protector eius (provinciae)[7]. Entre Auzia (Aumale) et Altava (Lamoricière), la défense romaine a utilisé la position dominante de Zuccabor (Miliana). D’une frontière à l’autre, de l’Oued