Page:Société royale et centrale d'agriculture - Instruction concernant la culture en grand des pommes de terre, 1829.djvu/164

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rer ce travail, on a imaginé des coupe-racines. Quelques cultivateurs, après les avoir coupés par tranches, les arrosent avec un-peu d'eau salée, qui les rend moins délayans et plus appétissans.

D'autres les mettent dans un grand tonneau, par couches alternatives, avec du son et un peu de sel, même sans sel, et au bout de vingt-quatre heures elles éprouvent une fermentation vineuse qui plaît beaucoup à ces animaux.

C'est ainsi que de proche en proche, et avec de sages précautions, on est parvenu à introduire dans la nourriture des bestiaux les pommes de terre, sans craindre le relâchement qu'elles occasionent, comme toutes les herbes tendres, dont on doit user sobrement en les mêlant avec des fourrages secs, combinaison que saura bien faire un cultivateur prudent, d'après les conseils de Parmentier, qui, dès l'origine, avait considéré la pomme de terre, dans la morte-saison, comme un moyen de prolonger les bons effets du vert en faveur des bestiaux, et afin qu'au bout de l'hiver ils fussent moins fatigués d'un régime sec absolu, et qu'au printemps le retour de la jeune herbe leur devint moins préjudiciable.