Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/18

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bienveillants furent cependant bientôt réduits au silence par les Annales Révolutionnaires. Celles-ci qui avaient tout d’abord salué avec joie la publication des premiers documents dans la Revue de Paris, mettant seulement en doute les assertions de Heidenstam quant à la question tant de fois controversée de la franchise de Marie-Antoinette dans ses relations avec les Feuillants, donnèrent ensuite, en 1913, une large publicité à l’étude critique de Glagau et à la polémique qui s’ensuivit. On remarqua surtout deux articles importants signés par leur directeur, Albert Mathiez.

La première étude de Glagau avait en effet provoqué une polémique. M. de Heidenstam, suivant les conseils qu’on lui avait donnés, avait chargé deux experts suédois, M. Groenblad, de la Bibliothèque d’Upsal, et le comte Stenbock, de la Bibliothèque Royale de Stockholm, d’examiner l’authenticité des documents incriminés. Ceux-ci s’acquittèrent de leur mission avec célérité et donnèrent un témoignage que les adversaires de M. de Heidenstam taxèrent de partial. Glagau, adoptant une suggestion de Munthe[1], avait proposé que les documents fussent transportés à Paris pour être examinés par une commission dont auraient fait partie MM. Pierre de Nolhac, Aulard, Mathiez et Seignobos, sous prétexte qu’il n’existait point, en Suède, les éléments nécessaires pour établir une comparaison entre les documents de Heidenstam et les lettres originales de la reine, et que les experts suédois, quoique grands experts graphologues, n’étaient point assez familiarisés avec l’histoire de l’époque, pour pouvoir se prononcer sur des questions d’une nature aussi particulière. Mais on ne donna pas suite à sa proposition. Aussi personne ne se laissa-t-il convaincre par les experts suédois et Glagau moins que tout autre[2].

  1. Aftenposten du 15 mars 1914.
  2. L’expertise parut dans le Dagens Nyheter du 15 mars 1914. Elle fut reproduite dans l’Internationale Monatschrift de juin 1914, avec réplique de Glagau. dans l’Intermédiaire des chercheurs at des curious du 30 mai 1914 (traduction B. Dandet), dans l’Amateur d’autographes (août-sept. 1914), l’American historical Review (VII, 675), la Révolution franpaiss (t. 67, p. 286), la Revus historique de la Revolution française (VII, 336), les Annales révolutionnaires (VII, 675 ; avec la réplique de Glagau).