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nale contre son imminente nomination ». Or, Ségur passait pour libéral et l’Assemblée aurait accueilli cette dernière avec plaisir. Mais, si l’on se reporte au livre de Heidenstam, p. 193, on constate de nouveau qu’il s’agit d’une interprétation erronée de l’auteur. La lettre du 30 octobre ne parle nullement d’une manifestation parlementaire contre Ségur, mais seulement de ce qui s’est passé hier à l’Assemblée », c’est-à-dire des attaques dirigées contre le ministre de la guerre Duportail, qui dégoûtèrent réellement Ségur du ministère, au témoignage de Bertrand de Moleville.

Il ne reste rien non plus de la remarque relative au ministre de l’intérieur que Barnave appellerait indifféremment Garnier ou Cahier (de Gerville). Barnave ne les confond pas du tout : il parle d’abord de Garnier, administrateur du département de Paris, comme candidat possible, et ensuite de Cahier comme autre candidat, puis comme ministre.

En fin de compte, deux objections seulement avaient à l’époque une réelle consistance.

Dans un billet du 18 novembre, publié par Heidenstam, p. 240, la reine parle de la nécessité de soutenir Lafayette à cause des services qu’il peut rendre puisque, dans son propre intérêt même, il doit employer toute la force qu’il a entre les mains « pour le maintien de l’ordre et la sûreté des Tuileries », ce qui revient à lui supposer le commandement général de la garde nationale. Or Lafayette avait abandonné cette fonction dès le 8 octobre et il était retourné en Auvergne. En fait, ce billet ne porte pas de date d’année et il est de 1790, comme plusieurs autres qui, ainsi que nous l’avons dit déjà, ont été adjoints sans raison valable à la correspondance de la reine avec Barnave, alors qu’ils n’étaient nullement adressés à ce dernier.

En second lieu, dans ses lettres du 12 et 13 décembre, Barnave fait allusion à l’impression produite par le veto du roi « à la loi contre les prêtres assermentés », dit Mr Glagau et, dans la lettre du 13, il insiste en outre sur la nomination de MMrs de Lessart aux affaires étrangères, Garnier à l’in-