Page:Soderhjelm - Marie-Antoinette et Barnave.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gager à brûler le portefeuille qui contenait les papiers de la reine, mais je n’en fis rien ; je le plaçai avec les miens dans la voiture de Simolin. J’avais résolu la veille de les remettre à Lord Elgin pour être envoyés en Angleterre, mais l’insurrection d’Anvers me fit changer d’avis, ou plutôt Mme Sullivan ne les lui fit pas donner dans la nuit, lorsqu’il envoya les chercher par son courrier. »

Il est permis de supposer que Marie-Antoinette avait remis ces papiers à Craufurd, et que Mme Sullivan en avait eu la garde, puisqu’elle portait un si vif intérêt à tout ce qui touchait à la reine.

Nous pensons que, parmi les papiers de la reine, qui furent ainsi sauvés, se trouvait sa correspondance avec les chefs feuillants. Dans la collection des autographes de Marie-Antoinette, au château de Stafsund, figure un bout de papier, sur lequel Marie-Antoinette a écrit de sa main : « Papiers à mon ami ». Ce morceau de papier, visiblement découpé dans un plus grand, est peut-être tout ce qui reste de l’enveloppe qui renfermait la précieuse correspondance qu’on lira plus loin.

V

Il ne nous reste plus qu’à répondre aux deux questions suivantes : Avec qui la reine a-t-elle correspondu ? Qui a servi d’intermédiaire entre elle et ses correspondants ?

Dans les notes et dans les lettres de la correspondance de Marie-Antoinette que nous publions ici, la reine a recours à un chiffre, pour masquer les noms réels de ses correspondants, ou des personnes qu’elle considérait comme ses conseillers particuliers. Ce chiffre est d’une grande simplicité. D’ailleurs, même sans en avoir la clef, on serait cependant arrivé à mettre des noms propres sous les chiffres employés par La reine, car il lui arrive de les remplacer par des initiales ou même par les noms eux-mêmes. C’est ce qu’a fait Heidenstam, qui a su nous donner Les vrais noms, tout en ignorant