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Page:Solution du problème social.djvu/19

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Peuple. Ce mensonge constitutionnel, dénoncé par tous les hommes qui avaient occupé le pouvoir ou qui l’approchaient, a déterminé la révolution.

La Charte impliquait que le Gouvernement, comme la loi elle-même, n’était, ne pouvait être que l’expression de la volonté générale. Le roi était préposé par la nation, non pour modifier cette volonté, mais pour en assurer la sincère exécution. La puissance législative distribuée entre le roi, la chambre des pairs et la chambre des députés ; le pouvoir exécutif commis à des ministres responsables, semblaient une combinaison heureuse, capable de maintenir l’équilibre. Mais, à tort ou à raison, il arrivait que la loi, que le Gouvernement était toujours plus l’œuvre du roi que des trois pouvoirs et des ministres, en sorte que la nation pouvait se dire souveraine, mais à condition seulement d’être du même avis que le roi. C’est ce que les conservateurs eux-mêmes avouaient hautement, attribuant à la prudence de Louis-Philippe tous les progrès du pays, comme d’autres lui en rapportaient tout le malaise.

La révolution de février a tranché la difficulté. Elle l’eût tranchée, remarquez-le bien, alors même qu’elle se serait arrêtée aux manifestations du 22 et du 23, sans aller jusqu’à l’abdication du roi, jusqu’à l’expulsion de la dynastie. Le ministère Barrot-Thiers renversait à tout jamais le Gouvernement personnel : la Charte ainsi élucidée, le Gouvernement tout entier changeait de forme. La question révolu-