Page:Solution du problème social.djvu/84

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nationale. M. de Genoude était honnête de s’arrêter en si beau chemin. Est-ce que, par hasard, quand une majorité plus démocrate aura voté le budget, la minorité devra croire qu’elle l’a aussi voté, et qu’en conséquence elle est tenue de payer, alors que précisément elle aura voté contre le budget ?

J’ai prouvé, dans la première livraison de cet ouvrage, la légitimité de la Révolution et la nécessité morale de la République, en faisant voir que, le 22 février, toutes les opinions, tous les partis, quelque divergence qu’il y eût entr’eux, concluaient à un ensemble de réformes dont la formule générale était invariablement celle-ci : République. La démocratie, avec le suffrage universel, détruit cette justification, la seule cependant qu’elle puisse donner de son avènement. Elle s’efforce de faire dire aux masses, aux départements qu’ils adhèrent à la République ; et si cette adhésion lui manquait, elle résisterait par la force ! L’intimidation, voilà sur la République le plus fort argument des démocrates ! Est-il clair que le suffrage universel, que la démocratie n’exprime point la souveraineté du Peuple ?

J’espère que la force des choses, que l’inflexible raison des faits, inspirera notre future Assemblée nationale. Mais je ne serais point surpris que, formée par un gouvernement qui a si peu compris la Révolution, elle ne finît elle-même par donner tort à la Révolution, et qu’on ne vît encore une fois le Peuple désavouer, par un acte analogue à celui de février, la politique de ses représentants.