Page:Sophocle - Œdipe Roi, trad. Bécart, 1845.djvu/93

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ŒDIPE.
O vieillard, je t’en fais la prière,

Explique-toi.

LE BERGER.
Seigneur, c’est pour fuir tes parents

Que tu quittas nos murs ?

ŒDIPE.
Oui, cent maux déchirants

Dans le temple prédits par un sinistre augure
Me remplissaient d’effroi.

LE BERGER.
Tu crains quelque souillure

De ces parents, Seigneur !

ŒDIPE.
Voilà, vieillard, voilà

La source du chagrin qui dès lors m’accabla !

LE BERGER.
Cette crainte, seigneur, en rien n’était fondée.


ŒDIPE.
Si je n’étais point fils de Polybe, en idée

Seulement je craindrais.

LE BERGER.
Polybe par le sang

Ne t’est rien.

ŒDIPE.
Que dis-tu ? ce monarque puissant,

Comme je le croyais, ne m’a point donné l’être ?