de son père, me faisait des menaces dont l’horreur, nuit et jour présente à mon esprit, chassait loin de moi le doux sommeil ; mais chaque instant son avis me semblait être celui de ma mort. Aujourd’hui enfin, car ce jour me délivre d’inquiétudes, et je n’ai plus rien à craindre ni de lui, ni d’Électre, cette ennemie domestique, plus cruelle encore, et toujours altérée de mon sang le plus pur ; aujourd’hui, ses menaces du moins ne troubleront plus mon repos.
Hélas ! malheur à moi ! c’est à présent, cher Oreste, qu’il me faut pleurer ta destinée, toi qui, même après ta mort, es encore outragé par une mère. Y a-t-il donc là de la justice ?
Non pour toi... Mais il n’y a rien que de juste pour lui.
Entends-tu, Némésis, vengeresse de mon frère qui n’est plus ?
Elle a entendu ceux qu’elle devait entendre, et elle a accompli leurs vœux.
Insulte-nous , car maintenant la fortune te sourit.
Oreste et toi, vous ne détruirez pas ce bonheur.
Nous avons perdu le nôtre, loin de pouvoir détruire le tien.
Je te devrais beaucoup, ô étranger, si tu avais mis fin à ces clameurs importunes.
Je me retire donc, puisque tout va bien.
Non pas, ce ne serait digne ni de moi, ni de l’hôte qui