Et qui te l’a apprise[1] ? Assurément ce n’est point ton art.
Toi-même ! car c’est toi qui m’as contraint à parler,
Qu’as-tu dit ? répète-le encore, pour que je le sache mieux. Je veux la bien savoir.
N’as-tu pas entendu la première fois ? ou veux-tu m’éprouver[2] ?
Non, pas assez pour dire que je le sache[3] ; répète donc.
Je te dis que tu es ce meurtrier de Laïus que tu cherches.
Ah ! tu ne m’outrageras pas deux fois impunément !
Faut-il donc t’en dire davantage pour redoubler ta colère ?
Dis tout ce qu’il te plaira ; tes propos seront vains.
Je te le déclare, tu ignores les horribles nœuds que tu as formés avec ce que tu as de plus cher, et tu ne connais pas tout ton malheur.
Penses-tu donc que ces injures resteront toujours impunies ?
Oui, si la vérité a quelque puissance.