Sais-tu ce que tu demandes ?
Oui, je le sais.
Explique donc ce que tu prétends.
De ne pas déshonorer par une accusation fondée sur d’obscurs soupçons un ami qui s’est voué à tes imprécations[1].
Sache donc que me faire cette demande, c’est me demander ma mort ou mon exil de ce pays.
(Strophe 2.) Non, j’en atteste le soleil, le premier de tous les dieux ! que je périsse abandonné des dieux[2] et des hommes, si j’ai cette pensée. Mais, hélas ! ce qui déchire mon cœur, c’est la ruine de la patrie, c’est de voir vos querelles s’ajouter aux malheurs publics.
Eh bien, qu’il parle, dussé-je périr misérablement, ou être violemment banni de cette ville, et méprisé de tous. Car ce sont vos prières, et non les siennes, qui me touchent de pitié ; pour lui, en quelque lieu qu’il soit, il me sera toujours odieux.
Tout en cédant, tu te montres implacable ; mais tu te haïras toi-même, quand ta colère sera calmée. De pareils caractères trouvent en eux-mêmes leur juste châtiment.
Que tardes-tu à me laisser et à partir ?