Eurysacès ! c’est toi ! c’est toi qu’il appelle ! Que veut-il ? où es-tu ? malheureuse que je suis !
Teucer ! où est Teucer ? sera-t-il sans cesse occupé à chercher du butin ? et cependant je meurs.
Il paraît recouvrer ses sens ; ouvrez les portes ; ma vue lui rendra peut-être quelque retenue.
Voici, je les ouvre, tu peux contempler ce qu’il a fait, et en quel état déplorable il est lui-même[1].
(Strophe 1.) Ô chers compagnons, mes seuls amis, les seuls qui restiez encore fidèles aux lois de l’amitié, regardez quels flots de sang ma fureur meurtrière a amoncelés autour de moi !
Hélas ! tu ne disais que trop vrai ; les faits attestent quel est son délire.
(Antistrophe 1.) Ô braves auxiliaires, habiles dans l’art nautique, dont la rame agile fait voler mes vaisseaux sur la mer, vous, les seuls de tous mes anciens appuis que je voie prêts à me secourir, allons, donnez-moi la mort.
Cesse ce langage funeste ; ne va pas, réparant un mal par un autre, aggraver notre malheur.
(Strophe 2.) Voyez-vous ce guerrier si brave, au cœur