De quel côté est le sort le plus funeste ? hélas ! je ne saurais le décider.
(Antistrophe l.) Ici, nous avons un douloureux spectacle, là une attente cruelle ; spectacle ou attente également déplorables.
(Strophe 2.) Puisse un vent favorable, soufflant sur nos demeures, m’enlever loin de ces lieux[1], de peur que la seule vue du vaillant fils de Jupiter ne me fasse mourir aussitôt de terreur ! Car on dit qu’il revient devant ce palais, déchiré par des souffrances incurables, triste objet d’effroi !
(Antistrophe 2.) Il est donc près de nous, et son approche me fait gémir comme le rossignol plaintif. Voici, en effet, un cortège inaccoutumé d’étrangers. Où le portent-ils ? avec une sollicitude amie, ils s’avancent d’un pas lent et silencieux. Hélas ! il est lui-même sans voix. Que dois-je penser ? est-il mort, ou sommeille-t-il ?
(Ici l’on voit s’avancer le cortège qui accompagne le corps d’Hercule, que l’on apporte endormi sur le devant de la scène.)
Hélas ! mon père ! quel malheur me causent tes souffrances ! Que faire ? que résoudre ? Ah ! malheur à moi !
Tais-toi, mon enfant, de peur de réveiller les cruelles douleurs d’un père furieux. Car il respire encore, quoique déjà voisin du trépas. Comprime, étouffe tes cris[2].
Que dis-tu, vieillard ? il vit ?
Prends garde de le tirer de son assoupissement, et ne va pas ranimer une maladie terrible, délirante, ô mon fils !