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Page:Sorel - L’Histoire comique de Francion, 1925.djvu/27

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PREMIER LIVRE


LES voiles de la nuit avaient couvert tout l’horizon, lorsqu’un certain vieillard qui s’appelait Valentin sortit d’un château de Bourgogne avec une robe de chambre, un bonnet rouge en tête et un gros paquet sous son bras. Encore ne sais-je pourquoi il n’avait point ses lunettes, car c’était sa coutume de les porter. L’autorité qu’il avait en ce lieu-là, comme en étant le concierge pour un grand seigneur auquel il appartenait, fit que ceux qui étaient demeurés dedans haussèrent le pont-levis aussitôt qu’il l’eut commandé. Après s’être déchargé de ce qu’il portait, il se mit à se promener aux environs, et comme il vit qu’il était une telle heure que tout le monde dormait chez lui et aux maisons prochaines il